INTRODUCTION Bảo Dziên



La coopération internationale qui consiste dans l’aide des pays riches (pays du Nord) aux pays pauvres (pays du Sud) a atteint une ampleur considérable. En effet, le réseau par lequel cette aide est acheminée comprend non seulement des organisations multilatérales, soit internationales telles que la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) - mieux connue sous le nom de Banque Mondiale - ou le Fonds Monétaire International (FMI), soit régionales telles que la Banque africaine de développement (BAFD) ou la Banque asiatique de développement (BASD). Mais il est constitué également d’organisations bilatérales, gouvernementales telles que l’Agence Canadienne de Développement International (ACDI), l’agence américaine United States Agency for International Development (USAID), et non-gouvernementales, les ONG. Louis Favreau (1999) a ainsi signalé la présence dans le monde entier de près de 500.000 ONG, tous échelons confondus : international, national et local. D’autre part, le flux d’aide que les pays du Nord versent à ceux du Sud s’élève à quelque 70 milliards de dollars par an, y inclus l’assistance militaire ou stratégique, revêtue également du vocable « aide » (Corsino, 1994, dans Centre Tricontinental, 1998).

Cette coopération Nord-Sud, qui prend souvent la forme d’une aide d’urgence en cas de sinistres accidentels, vise essentiellement le développement des pays du Tiers-Monde. Elle remonte à la fin de la deuxième guerre mondiale et connaît ainsi plus d’un demi-siècle d’existence. Elle a certainement beaucoup évolué avec la mutation constante du monde pendant ces dernières décennies. Cependant, on peut se questionner sur l’efficacité de cette aide internationale au développement quand on constate la situation actuelle des pays du Sud : une Afrique noire minée par la pauvreté et déchirée par les conflits intérieurs, une Amérique latine empêtrée dans des dettes et mal famée par des histoires de narco-trafic, une Asie du Sud-Est écrasée sous le poids des régimes totalitaires et déséquilibrée par une structure sociale fort inégalitaire. Ce tableau esquisse seulement des traits stéréotypés de quelques régions du Sud, mais qui se retrouvent également chez les autres et ce, à un degré non moins probant.

Alors, peut-on vraiment parler d’une contribution de l’aide étrangère au développement des peuples du Sud ? D’autant plus que la notion de dévelop-pement a considérablement évolué : il ne s’agit plus d’un développement essentiel-lement économique mais également d’un développement humain et social. Si oui, dans quelle mesure cette coopération internationale contribue-t-elle au développement des pays du Tiers-Monde ? Si non, comment faire pour qu’elle ne soit pas du gaspillage, ou pis du leurre (Tandon, 1990) ? Car quoi qu’il en soit, il n’est jamais question pour les pays du Sud de rejeter une aide extérieure dont ils ont grandement besoin pour sortir de leur état de pauvreté. Toutefois, il est important que cette aide atteigne l’objectif qu’elle s’est fixé: un développement durable des populations du Sud.

Je tenterai de répondre à ces questions en examinant dans un premier temps l’évolution de la coopération Nord-Sud, de sa genèse à nos jours. Dans un deuxième temps je ferai état des effets négatifs causés par l’aide étrangère au développement. Ce qui amène à ma troisième sous-partie, relative aux tendances actuelles de la coopération internationale au dévelop-pement. Puis, je présenterai mon point de vue en ce qui concerne la problématique. Et en dernier lieu, j’appuierai ma position en me servant de l’exemple d’un pays que je connais bien qu’est le Vietnam.